Le bois s’invite toujours plus haut

Des immeubles de grande hauteur en bois, ou encore des Woodscrapers comme l’on dit dans le jargon : ce qui, pour certains, ne semblait être qu‘un projet de construction futuriste et utopique est en fait déjà une réalité. Les architectes et les urbanistes du monde entier, explorant les limites de hauteur des constructions en bois, élaborent des plans de construction innovants et se disputent la primauté du plus haut gratte-ciel en bois.

Une fois finalisé, en 2018, l’immeuble en bois de 24 étages HoHo à Vienne sera, avec ses 84 mètres de hauteur, le détenteur du record du monde. Mais une société japonaise dispose déjà de plans pour construire un immeuble en bois qui serait quatre fois plus haut que le HoHo. Avec ses 350 mètres de hauteur, le gratte-ciel de Tokyo propulserait la construction en bois dans une nouvelle dimension.

Le bois a une capacité statique très importante.

 

Le bois, lorsqu‘il est utilisé intelligemment, peut supporter des charges de la même façon que l'acier ou que le béton armé. En termes de propriétés techniques et mécaniques de résistance et de capacité de charge, le bois n’a rien à envier à ces matériaux. Le fait que le bois soit lui-même d‘un poids relativement faible constitue également un avantage, car la construction des fondations du bâtiment nécessite alors moins d'efforts. Et en cas d'incendie, le bois est certes inflammable, mais son taux de combustion peut être calculé en détail pour que la construction ait une résistance au feu élevée. Une poutrelle en bois, même calcinée, peut encore assurer un certain soutien à des températures élevées, là où l'acier aurait depuis longtemps perdu sa capacité de charge. Planifier des concepts de protection incendie bien pensés permet de dépasser facilement la limite de construction normalement envisagée pour les immeubles de grande hauteur.

Presque tout en bois.

 

Toutefois, les Woodscrapers ont jusqu'à présent été davantage réalisés en construction hybride. Utiliser le bois en combinaison avec d'autres matériaux, tels que le béton, apporte précisément cet avantage que les bâtiments peuvent être construits plus haut. La proportion de bois dans les constructions hybrides tend ainsi à s’élever de façon majeure : dans le cas du HoHo, à Vienne, cette proportion est de 75 %, et il est prévu que le gratte-ciel japonais soit constitué à 90 % de bois.

Ce matériau de construction, naturellement renouvelable et neutre sur le plan climatique, se révèle également très performant sur le plan environnemental : contrairement au béton, le bois stocke plus de gaz à effet de serre qu'il n'en émet lors de sa transformation, de son transport et de sa mise en œuvre – et joue ainsi un rôle utile pour stocker le CO2. L’idée est que les villages et les villes comprenant des bâtiments en bois deviendraient semblables à une forêt puisque le carbone reste prisonnier du bois. La construction du HoHo à Vienne, par exemple, permet d'économiser environ 2 800 tonnes de CO2 par rapport aux méthodes de construction traditionnelles impliquant de l‘acier et du béton, soit l'équivalent de 40 kilomètres par jour en voiture pendant près de 1 300 ans.

Chez EGGER, nous avons effectué un premier pas dans la direction des bâtiment en bois à plusieurs étages avec l'architecte Bruno Moser et l'entreprise de construction en bois Saurer : nous avons construit le « EGGER Stammhaus » à notre siège social de St. Johann in Tirol. L'immeuble de bureaux de quatre étages est principalement réalisé à l’aide du panneau dérivé du bois OSB 4 TOP, et démontre que le bois peut être adapté avec style à des constructions de plusieurs étages.
 

 

Pas à pas, étage après étage.

 

Comme le fait de se rapprocher des gratte-ciel en bois et les premières réalisations en la matière le démontrent, l‘avenir du bois n'a jamais été aussi proche du paradis – voilà une manière élégante et moderne de faire cohabiter la nature et la ville en toute harmonie.